On l'oublie curieusement assez souvent, mais les formateurs des Instituts de Formations en Soins Infirmiers ont pour mission d'accompagner l'étudiant et de le soutenir dans l'apprentissage de sa posture de soignant. L'époque où l'apprentissage passait par des châtiments corporels et des humiliations est totalement révolue. Lors de la deuxième année d'étude, nous étudions les concepts d'encadrement, d'accompagnement, de guidance. N'hésitez à utiliser ces connaissances pour demander à vos formateurs qu'ils justifient leur posture à votre égard. Il n'y a qu'une chose qui prime sur le bien-être de l'étudiant, c'est la sécurité du patient. C'est pour cette raison que souvent les directrice invoque la sécurité du patient pour exclure des étudiants.
Un autre élément important tient dans la définition de ce qu'est un étudiant. Un étudiant ne sait rien et doit tout apprendre. Un étudiant n'est que lacune. Tout le dur travail d'apprentissage consiste à résorber ses lacunes et votre formateur doit vous évaluer sur votre marge de progression. Un formateur qui ne juge votre travail que sur la présence de lacunes commet une faute grave. A savoir que les lacunes seront toujours présentes même à l'obtention du diplôme : les prises en charge évoluent, les pathologies sont complexes et multiples, chaque patient est unique. L'objectif de la formation est d'acquérir les bases du soin et des méthodes pour continuer à améliorer votre pratique du soin.
Un référent pédagogique qui ne vous juge que sur vos lacunes et ne vous soutient pas dans les moments difficiles de la formation, est un mauvais formateur. Nous vous conseillons de le notifier à la direction de l'IFSI et de demander à en changer.
Le point que nous venons de mentionner est très important. Si votre conflit avec l'IFSI devait se terminer au tribunal, l'équipe pédagogique devrait justifier que tous les actes et décision administratives qui ont été prises à votre égard, l'ont été pour votre bien, et qu'en aucun cas, l'IFSI n'a été acteur dans votre échec scolaire et a d'ailleurs tout mis en œuvre pour l'en empêcher.
Lorsque nous écrivons que la bienveillance est une obligation, nous exagérons un tant soit peu. Il ne nous est pas possible de citer une référence légale claire et incontournable. Le code pénal nous dit que personne ne peut porter atteinte à notre dignité, que nous ne pouvons être discriminés pour des motifs racistes, sexistes, homophobes, syndicaux, âge, handicap, etc. On trouve également beaucoup d'autres références dans le code de l'éducation, ou dans le code définissant les relations entre l'administration et les citoyens.
Bref, le formateur n'est pas obligé d'être bienveillant, mais il ne peut vous humilier, vous discriminer, vous cacher des informations ou refuser de faire son travail à votre égard. On oserait dire que la bienveillance est le plus de la formation en soins infirmiers où nous travaillons sur l'humain.